Par le biais d’un parcours à travers le temps, du Moyen Âge à nos jours, vous pouvez d’ores et déjà aborder la richesse et la diversité patrimoniales de cette commune du sud médoc.
C’est l’édifice le plus ancien de la commune. Le chœur roman (12e et 13e siècles) présente une voûte d’ogives reposant sur des culots ornés de têtes animales ou humaines qui, pour certaines, ont conservé de la polychromie. Au 15e siècle, une sacristie est construite contre le mur est du chœur, obstruant par là même la baie romane. L’intérieur conserve une litre (bande noire peinte apposée à la mort du seigneur) aux armes de la famille D’Alesme, seigneurs du Pian.
Le château de Geneste est un des rares témoins conservé d’une bâtisse seigneuriale. Atypique dans le paysage, le corps de logis restant semble construit à la fin du 15e siècle ou au début du 16e siècle. Après l’éclatement de la châtellenie de Blanquefort en 1601, la famille D’Alesme devient souveraine sur le territoire du Pian.
Un plan du domaine de 1755 montre l’étendue des bâtiments :
porche ou passage d’entrée à l’ouest (à droite sur le plan),
corps de logis en fond de cour avec tour circulaire d’angle,
grands bâtiments de dépendances dans le prolongement (sud),
jardin d’agrément sur la façade sud du logis,
grand jardin clos à l’est,
chapelle ( ?) dans le prolongement du grand jardin.
À Sénéjac, les restes d’une ancienne demeure du 17e siècle sont encore en place.
58 maisons et fermes ont été recensées sur la commune. Cet ensemble remonte dans une très forte proportion au 19e siècle. De ce corpus, des typologies émergent. La majorité des édifices est en rez-de-chaussée (20% possèdent un étage) et sont en pierre de taille pour plus de 80%. Dans les nombreux hameaux, Sénéjac, Louens, Feydieu, les alignements de logis dominent le paysage bâti.
Que ce soit d’anciennes fermes ou des logis paysans, les dépendances sont encore visibles dans le prolongement, ou en appentis à l’arrière : granges, remises, petits cuviers, chais, etc. Malheureusement, peu d’informations historiques nous renseignent sur ce patrimoine.
Le patrimoine public recèle souvent des éléments importants pour l’histoire des bâtiments. C’est le cas de la mairie.
Grâce aux registres de délibérations et à la série 2 O des Archives départementales de la Gironde, on sait que la mairie-écoles est construite en 1864, d’après les plans de l’architecte et agent-voyer [1] Pierre Champon. Le curé s’inquiète de l’emplacement éloigné de l’église et surtout proche « d’une auberge et salle de danse ». Depuis, l’édifice a subi de nombreuses transformations, notamment en façade, et a vu ses abords naturels « grignotés » par les constructions successives au cours du 20e siècle. Pour des raisons d’hygiène, le cimetière quitte les abords de l’église pour une place plus saine, à l’écart des hameaux.
Les premières tombes sont prévues pour 1888, le marbrier pianais Léon Gautier se distingue en réalisant les premières pierres au début du 20e siècle. En 1923, il livre pour la commune le monument aux morts.
Geneste mis à part, l’ensemble des châteaux ou demeures datent de la seconde moitié du 19e siècle. L’excellente rentabilité du vignoble incite les propriétaires (souvent négociants bordelais) à investir dans des domaines viticoles, aux demeures basses. Jouissant d’une stabilité financière, nombre d’entre eux décide de reconstruire entièrement leurs châteaux : grands pavillons couverts d’ardoises, dépendances modernes et somptueux aménagements paysagers. Au Pian, les châteaux Malleret et Sénéjac rassemblent ces critères de distinction. À Malleret, l’anglais turfiste Paul Closmann rachète le domaine dans les années 1870. Il reconstruit en partie la demeure, et dote son domaine d’un haras de 23 stalles sur les plans de l’architecte Louis-Michel Garros en 1885
Il fait appel à l’architecte-paysager Eugène Bühler [2] en 1873 qui dresse un projet pour le parc.
À Sénéjac, de gros travaux sont entrepris dans la seconde moitié du 19e siècle, sous l’impulsion de la famille de Guigné.
Nouveaux chais, cuviers, grange-étable, logements… Des tests sont réalisés, notamment la culture de céréales (sorgho, maïs), l’implantation de variétés de vaches, croisement de moutons, élevage de saumons de Norvège dont les viviers sont encore en place aujourd’hui.
Le 20e siècle représente 10% des édifices de l’opération pianaise. À ce titre, des constructions sont dignes d’être signalées.
Exemple à Louens, un ensemble de maisons individuelles bâties entre les années 1950 et 1980, sont issues du célèbre cabinet d’architectes bordelais Salier/Courtois/Lajus/Sadirac. Programme de maisons basses, réflexion sur les volumes parallélépipédiques, l’orientation, les matériaux (caillou lavé, enduits grattés), et l’intégration dans le paysage en font un patrimoine singulier sur la commune.
Visualisez quelques belles découvertes en photos
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Vous retrouverez l’ensemble de l’enquête au Pian-Médoc et sur le reste de l’opération très prochainement sur le site patrimonial Gertrude.